Le pêcheur, les carpes et les treize grains de blé.
Très libre ré écriture d’un conte malgache.

Il était une fois, un pêcheur pauvre et plutôt heureux, comme la plupart des pêcheurs, mais pas comme la plupart des pauvres. Il vivait dans une petite île, au milieu d’un lac, pauvre et plutôt heureux, et ne possédait en tout et pour tout qu’une vieille cabane, treize poules et treize canards, quelques lignes de pêche et une vieille barque qu’il avait déjà calfatée treize fois avec du goudron et de la filasse de lin. Il allait tous les jours sur le lac pour nourrir sa petite famille.
Quand il avait faim, il cessait de pêcher un instant sur sa barque pour manger son maigre repas : un peu de bouillie de son, des grains de blé et du poisson bouilli qu’il emportait dans une boule de pain coupée en deux. C’était une vie dure mais simple et honnête ; et le pêcheur avait la sagesse d’aimer cette vie-là, sa cabane au bord du lac, sa femme et ses enfants, trois petits garçons robustes et gais qui jouaient dans l’eau du lac et savaient déjà nager…
On l’appelait l’Homme Sage.
Au fond du lac, vraiment, tout au fond, vivait le peuple des Carpes, dont vous avez certainement entendu parler. Ils sont faits à peu près comme nous, mais peuvent respirer dans l’eau et non pas de jambe, mais des nageoires. Bien sûr, les carpes ne mangent pas les mêmes aliments que nous et ne parlent pas la même langue : elles s’expriment parfaitement par signes comme nos sourds-muets.
Or, le Roi des Carpes était inquiet et fort triste : sa fille unique était très malade, dépérissait et perdait peu à peu les belles écailles de son corps. Le Roi appela ses treize médecins qui furent tous d’accord : pour la guérir, il fallait absolument aller chercher sur la terre ferme treize grains de blé. Rien de plus et rien de moins. Mais ce n’était pas facile à trouver au fond du lac. Le Roi convoqua sa Carpe de Confiance :
« Carpe de Confiance, lui dit-il va me chercher treize grains de blé. Fais très vite si tu le peux, car la Princesse Carpe se meurt. »
La Carpe de Confiance partit vers une île inconnue et lointaine, sur le lac, qui semblait habitée. Elle observa au large de cette petite île un pêcheur assis dans sa barque, justement en train de déjeuner. La Carpe de Confiance plongea, attrapa sans peine un gros poisson qu’elle fixa au bout de l’hameçon ; le poisson secoua si fort la barque que son occupant dut cesser de manger : la boule de pain qui servait d’assiette tomba dans l’eau. La Carpe de Confiance la rattrapa et la rendit au pêcheur, après avoir prélevé treize grains de blé pour elle. Puis elle aida le pêcheur à monter son gros poisson à bord. Enfin, elle disparut d’un coup de queue, tandis que le brave homme ravi revenait chez lui avec son énorme prise, ébahi par cette apparition fantastique. La Carpe de Confiance ne perdit pas une minute et nagea vers le Palais du Fond du Lac.
Elle arriva au chevet de la Princesse mourante. Les treize médecins prirent les treize grains de blé et les mirent dans la bouche pincée de l’agonisante : au premier grain de blé, ses lèvres se colorèrent et s’entrouvrirent. Au second, elle haussa un sourcil. Au troisième, elle ouvrit un œil. Au quatrième, elle ouvrit tout grands les deux yeux, les roulant treize fois de haut en bas et de droite à gauche. Au cinquième, elle se gratta le bout du nez avec la nageoire gauche. Au sixième, elle s’assit sur son lit d’algues et éternua treize fois par saccades de deux, ce qui réveillerait un mort… Au septième, elle réclama à manger quelque chose, de sucré si possible, et pas trop gras, ni trop épicé. Au huitième, elle vit dans son miroir qu’elle avait les yeux, un petit peu, cernés : elle se maquilla donc les yeux. Au neuvième, elle se recoiffa, et se mit une toute petite pierre dorée dans les cheveux. Au dixième, elle se fit un petit raccord de rouge à lèvres. Au onzième, elle se leva, fit un saut carpé suivi d’un triple saut périlleux avant avec double vrille. Au douzième, elle dit aux médecins qu’elle était guérie et que la vie était belle. Au treizième, elle ouvrit grande sa fenêtre et se montra enfin pour rassurer tout le monde. Le Roi des Carpes, les médecins, la Carpe de Confiance et le peuple tout entier se mirent à danser en nageant, à crier sans bruit et par signes, et à applaudir en silence : la princesse était sauvée.
Le Roi voulut alors récompenser le pêcheur. Il envoya sa Carpe de Confiance à sa recherche, car elle seule savait où exactement le retrouver. La Carpe de Confiance repartit donc vers la petite île et n’eut aucun mal à retrouver le pêcheur qui, bien entendu, était sur le lac. Elle attrapa pour lui un gros poisson et l’accrocha à l’hameçon, comme la première fois. Le pêcheur ravi tira, tira encore et vit apparaître au bout de sa ligne le gros poisson et la Carpe de Confiance souriant qui l’aida à basculer la grosse prise dans la barque.
La Carpe de Confiance essaya alors vainement de convaincre le pêcheur de l’accompagner au Royaume du fond du Lac. Mais l’autre était réticent : il avait évidemment peur de se noyer et malgré sa pauvreté, n’avait pas envie de changer de vie. Et il refusa. La Carpe de confiance penaude vint rendre compte au Roi de l’échec de sa mission.
« Allons le voir nous-mêmes, dit la Princesse. Nous lui devons bien ça ! » Et la Cour tout entière s’en alla vers la petite île.
Elles trouvèrent celui qu’elles cherchaient dans sa vieille barque, sous son chapeau de paille crevé et l’entourèrent. Elles étaient toutes là. Le Roi fit alors un grand discours protocolaire muet de remerciement. Il y eut des hourras silencieux puis le plus grand magicien du royaume offrit au pêcheur un cadeau, une simple écrevisse qu’il lui recommanda par signes de manger tout seul et en secret le soir même. Puis tout le monde disparut, après un dernier adieu de la petite Princesse qui déposa sur la peau burinée de son sauveur un tout petit baiser de gratitude.
Le soir même, l’Homme Sage fit cuire son écrevisse et la mangea tout seul pendant la nuit, selon les instructions reçues. Il ne remarqua rien ce soir-là et alla se coucher près de sa femme en lui racontant tout ce qu’il avait vu. Le lendemain matin, après une bonne nuit, il fut réveillé comme d’habitude par le chant des oiseaux. Il sortit dans sa cour et fut tout étonné de comprendre le langage des poules et celui des canards, même si ce qu’ils disaient n’était ce matin-là pas très passionnant.
Quand son chien vint lui lécher la main, son maître lui parla et le chien comprit. Quand son chat vint lui ronronner dans les jambes, son maître lui parla et le chat lui répondit. Le pêcheur sut alors que désormais, grâce aux carpes, il comprendrait le langage des animaux. Il partit en forêt ramasser du bois mort. Quand il eut réuni son fagot, il s’assit sous un arbre pour se reposer. Deux corbeaux discutaient sur une branche :
« Tiens, voilà l’Homme Sage. Nous ne risquons rien : c’est un brave homme… »
« Il se repose, il est fatigué de ramasser du bois mort » dit l’autre corbeau.
L’homme écoutait, amusé. Il fit semblant de s’endormir profondément pour encourager les corbeaux à parler encore.
« Il dort. »
« Il fait semblant de dormir. Ces gens -là sont très malins… »
« Je te dis qu’il dort. »
Il vola près du pêcheur.
« Regarde : ses yeux sont fermés et sa respiration est régulière. Écoute : il ronfle. Je suis sûr que je peux venir le regarder sous le nez ! »
Et l’oiseau s’approcha si près que l’homme put le saisir entre ses mains.
« Laisse-moi libre, cria l’oiseau. Les hommes ne mangent pas les corbeaux, que je sache ! »
« Tu parles trop, dit le pêcheur en riant. Je vais te relâcher, bien sûr. Ne viens pas voler mes pommes quand elles seront mûres. C’est tout ce que je te demande ! »
L’oiseau noir rejoignit son camarade sur la branche.
« Tu es des nôtres ? Tu comprends notre langage ? »
« Comme tu vois, mon petit vieux. Comme tu vois. » Et le pêcheur ramassa son fagot pour retourner chez lui.
« Alors regarde au pied de ton pommier et tu seras surpris ! » Lui cria l’oiseau en s’envolant.
L’Homme sage rentra chez lui, creusa au pied de son pommier et trouva là, une vieille caisse bien enterrée. Et pleine de pièces d’or. Tout simplement. Mais le Pêcheur n’était pas un homme comme les autres. Quand on est vraiment généreux, on le reste toute sa vie et parfois, la sagesse n’a rien à y voir. Il partit vers le village tout proche et réunit tous les habitants. Il leur montra la caisse pleine d’or et, à leur ébahissement complet, leur dit :
« Bon. Alors voilà, tout cet or, je ne l’ai pas gagné, et je crois même que je ne le mérite pas. Je ne vais pas vous raconter comment je l’ai obtenu, car vous me prendriez pour un fou ou un menteur. En tout cas, nous allons partager. Mettez-vous tous en rond. »
Les villageois obéirent et tendirent les mains, assis en cercle autour du pêcheur qui fit la distribution, pièce après pièce. Quand la jarre fut vide, l’Homme Sage se retrouva, avec les parts de sa petite famille, plutôt à l’aise sans être trop riche : il acheta d’abord une barque neuve et un nouveau chapeau de paille. Il construisit une jolie petite cabane toute neuve et offrit des vêtements pas trop usés à ses enfants qui regardaient ces chemises, ces chaussures et ces pantalons avec des yeux ronds. Il acheta pour sa femme cinq robes neuves et une batterie de belles marmites. Il s’équipa d’hameçons et de fil de pêche d’une marque célèbre dont il rêvait depuis son enfance. Il voulut s’offrir un pantalon neuf, mais il vit qu’il n’avait déjà plus d’argent !
Il repartit donc à la pêche avec son vieux pantalon rapiécé. Mais désormais, il ne se passa pas une journée qui ne fût un beau jour de pêche. Chaque fois, il revenait avec sa barque à demi pleine de beaux poissons. Il ne sut jamais que là-bas, au fond de l’eau, un soldat-carpe envoyé par la Princesse du Fond du lac avait reçu l’ordre de ne le laisser rentrer chez lui qu’avec sa barque à demi pleine. Toute sa vie… Qu’il pleuve ou qu’il vente… Pêche de jour ou pêche de nuit… Et quand il mourut, trois fois treize années plus tard, on trouva sur sa tombe une mystérieuse couronne de laminaires et d’algues rouges tressées. Et une longue mèche de cheveux blonds où brillait une petite pierre…
Koï, n’écoutait jamais rien.
Très libre réécriture d’un compte amérindien.

Koï, petit carpeau vivait dans une rivière très lointaine avec sa tribu. Un jour, il désira voyager et découvrir le monde. À ceux qui lui en demandèrent la raison, il répondit :
- Je veux découvrir des choses que je n’ai jamais vues.
Koï quitta donc les siens et partit.
Il nageait depuis plus d’une lune, lorsqu’il vit Tancho la grue qui pêchait au bord d’un fleuve. Koï s’arrêta pour lui demander sa route :
- Hey ! lui cria Tancho. Tu es Koï, je te reconnais. J’ai bien connu ton père. Que puis-je faire pour toi ?
- Me dire où mène cette rivière.
- À ta place, je n’irais pas plus loin. Mais si tu veux continuer, je te conseille de faire attention. Dans cette forêt, tu verras un bébé suspendu à une branche. Surtout, ne fais pas attention à lui, car, en réalité, ce n’est pas un enfant, mais l’odieux serpent.
Avant de le laisser partir, la grue lui donna un couteau.
– Prends ça, tu pourrais en avoir besoin.
Koï poursuivit sa route. Bientôt, il entendit des gémissements. Un nourrisson était suspendu à un arbre. Il passa devant sans s’arrêter, mais après quelques pas, il s’apitoya :
– Qu’as-tu ainsi à brailler ?
– Cela fait plus de dix nuits que je n’ai pas tété ma mère.
Koï était un carpeau gentil, il lui donna donc sa nageoire à téter.
– Tiens, prends toujours cela, je n’ai rien d’autre à t’offrir.
Le bébé s’arrêta de pleurer et entreprit de sucer le bout de la nageoire. Puis il aspira la moitié de la nageoire. Et bientôt, toute la nageoire disparut dans sa bouche. Effrayé, Koï se souvint du couteau que lui avait donné Tancho la grue. Il le planta dans le corps de l’enfant et celui-ci lâcha prise aussitôt. Mais quand Koï regarda sa nageoire, il s’aperçut que le serpent avait avalé toute sa chair.
- Heureusement, se dit-il, que je ne lui ai offert qu’une seule de mes nageoires. Et il se remit en chemin.
Plus loin, le jeune carpeau rencontra une vieille carpe en train de roupiller devant son abri.
- Hey ! N’est-ce pas Koï que je vois là ? J’ai bien connu ton père. Que puis-je faire pour toi ?
- Dis-moi, la vieille, où conduit cette rivière ?
- Elle traverse le lac des squelettes. Si tu t’y aventures, ne t’y arrête pas. Un volatile y gazouille constamment, mais ne l’écoute pas, car ce n’est pas un oiseau, mais d’un des plus mauvais génies de la contrée. Tiens, voici un tomahawk au cas où tu en aurais besoin.
- Koï prit l’arme et continua sa route. Après une courbe, le fond de la rivière devint si encombré de squelettes que le jeune carpeau eut du mal à avancer. C’est alors qu’il entendit un chant étrange. Il se dit :
- Siffle tant que tu le voudras, je sais qui tu es.
Puis il s’arrêta pour contempler un crâne de brochet. À ce moment, il se sentit soulevé de la rivière et il monta vers les nuages. Au sommet d’une montagne, un animal à plumes le posa dans son nid.
- J’ai vu que tu étais fatigué, lui dit le volatile. Je suis allé te chercher afin que tu te délasses ici.
Douillettement installé sur un lit de plumes, Koï s’endormit. L’oiseau saisit sa nageoire caudale, et en aspira la chair. Koï se réveilla en sursaut et asséna un coup de tomahawk sur la tête de l’oiseau.
Et le carpeau plongea dans la rivière et continua son voyage… jusqu’au moment où il vit un vieil homme qui mettait son canoë à l’eau.
- Hey ! N’es-tu pas Koï ? Ton père était mon ami et c’était une carpe de bon sens. Que puis-je faire pour son fils ?
- Je voudrais savoir où mène cette rivière ?
- Elle conduit au grand lac. Mais en réalité, ce n’est pas un lac, c’est un monstre. Il digère ceux qui entrent dans son vaste estomac.
- J’envisage d’y aller voir.
- Alors prend ce canoë. Cependant, fais très attention, dès que tu sentiras une émanation nauséabonde, tu devras revenir très vite. Sinon, tu pourrais le regretter, car la créature monstrueuse te dévorerait.
- Koï embarqua dans le canoë et descendit la rivière. Il arriva devant une large étendue d’eau, et une odeur fétide lui prit la gorge.
- Vais-je renoncer maintenant ? se demanda-t-il.
Mais bien installé au fond de son canot, il décida de continuer. Koï ne se rendait pas compte que le monstre l’avait déjà avalé. L’obscurité se fit autour de lui et elle devint graduellement plus épaisse à mesure qu’il progressait. Koï fut alors pris de peur. Il pagaya de plus en plus vite. Enfin, il vit devant lui une faible lueur qui grandit en même temps qu’il avançait. Puis ce fut une vive clarté. Koï venait de sortir de la bête.
Fou de joie, il agita sa queue, et son embarcation chavira. Il nagea et s’abrita sous une rive et poussa un soupir de soulagement. Mais pendant cet affreux voyage, le monstre avait avalé toute sa chair. Le jeune carpeau revit alors le vieil homme qui lui avait donné son canoë.
- Aide-moi. Porte-moi sur ton dos, je suis exténué, dit Koï.
L’homme répondit :
- Ah tiens, voilà qui est bizarre, un squelette de poisson me parle.
- Je ne suis pas un squelette, je suis Koï.
Le vieillard éclata d’un grand rire.
- Ainsi, tu es ce jeune carpeau fou dont je connaissais le père. Pourquoi t’aider puisque tu n’en fais toujours qu’à ta tête ?
Et l’homme entreprit de couper un arbre sans plus s’occuper du jeune carpeau.
Alors, Koï retourna à la nage dans son village. Ses amis se moquèrent de lui, en le voyant. Tancho la grue leur avait raconté toute l’histoire. Non seulement Koï avait perdu son couteau, son tomahawk et son canoë dans l’aventure, mais le dernier mauvais génie, l’avait mangé jusqu’aux arêtes.
Et c’est ainsi qu’il vécut, à l’état de squelette, au milieu des siens.
Un jeune Koï en colère
Libre ré écriture d’un conte d’origine inconnue.

Je vous rapporte ci-dessous, une histoire que m’a raconté Tancho la grue. Je ne sais pas si vous la connaissez, mais souvent sur un ponton, quelque part en Camargue, elle vient discuter un moment avec moi et me raconte de passionnants récits qu’elle rapporte de ses très longs voyages à travers la planète.
Bon, ce qui vous intéresse c’est l’histoire, alors je vais vous la conter.
Donc Tancho la grue me raconta qu’un jour elle avait fait connaissance d’une maitresse d’école de poissons. Vous savez Tancho, avec ses nombreux voyages, elle connaît beaucoup, beaucoup de gens. Donc Tancho me disait qu’il y avait dans un étang un jeune Koï. Ce petit poisson vivait dans un étang dans un pays très lointain. Cet étang était un peu petit, mais avec de nombreux autres poissons et pleins d’autres espèces.
Il nous faut encore dire que ce petit Koï habitait chez ses parents, et que son papa et sa maman étaient très sévères avec lui.
On ne sait pas pourquoi, mais ils l’empêchaient de faire des tas de choses. Ils lui reprochaient de nager, de jouer, de faire du bruit avec sa bouche. Bref, ce petit Koï avait toujours le sentiment qu’il ne faisait jamais ce qu’il fallait. Il se demandait souvent si ses parents étaient ses vrais parents, tellement ils lui paraissaient sévères. Des fois, il se sentait en trop. Mais d’abord, il avait très peur, de son papa surtout, un peu moins de sa maman, mais quand même un peu. Cette peur, il la cachait tout au fond de lui, jamais, jamais il ne l’aurait avouée à quelqu’un, d’ailleurs à qui en parler ? Les autres enfants poissons de l’étang, eux, paraissaient ne pas avoir peur de leurs parents.
Aussi chaque matin, quand Koï arrivait à l’école des poissons, vous savez ce qu’il faisait ?
Eh bien, d’un seul coup, il nageait vers les autres poissons qui étaient dans la cour de l’école et il les mordait. Oui, il les mordait avec sa bouche ! Il leur tapait dessus avec ses nageoires et avec sa queue. Il leur lançait de l’eau dans les yeux pour qu’ils pleurent.
Oui, oui, ça pleure un poisson. On ne le voit pas parce que cela se mélange avec l’eau, mais ça pleure quand même un poisson.
Bien sûr, tout le monde, tous les autres poissons étaient à chaque fois étonnés de voir Koï mordre et taper comme cela.
Les autres petits poissons avaient peur de lui.
C’était comme ça ! Puisque lui avait peur de son papa et de sa maman, alors il faisait peur aux autres poissons.
Mais tout au fond de lui, il était très triste. Et si vous saviez comme c’est triste la tristesse d’un petit enfant poisson ! C’est tellement triste que parfois, l’eau en devient toute grise, toute noire. Ainsi, on voit comme ça l’eau des étangs toute noire, pas bleue du tout, ni verte, juste toute noire.
Eh bien ! je vous le dis, c’est à cause de la tristesse des petits enfants poissons !
Un jour, la maîtresse d’école des poissons s’approcha de Koï et lui dit :
– Je t’ai vu souvent taper les autres petits poissons. D’ailleurs, la plupart du temps je t’en ai empêché. Moi je ne veux pas que les autres petits poissons aient peur de toi. J’ai bien remarqué qu’il y a souvent beaucoup de colère en toi. Certains jours une grande colère toute noire. Hier au soir, avant d’aller me coucher, j’ai pensé à toi et j’ai beaucoup réfléchi, puis j’ai eu une idée ! Je t’ai apporté une boîte où tu pourras mettre ta colère. C’est une boîte où les petits enfants poissons peuvent déposer leur colère. Le matin quand tu arrives, tu peux déposer ta colère dans ta boîte et le soir, si tu veux, je te la rends, pour rentrer à la maison. Si tu le souhaites, ta colère peut dormir ici dans l’école pendant la nuit. Comme ça, elle sera reposée le lendemain matin.
Le petit poisson Koï tout étonné dévisagea la maîtresse des poissons. Il ne savait pas qu’il y avait des boîtes à colère, des boîtes à peur, des boîtes à tristesse où l’on pouvait mettre ses colères, ses tristesses ou ses peurs.
Ce matin-là, il ne dit rien et ne fit rien, Koï réfléchissait.
Mais le lendemain, il arriva avec un tout petit coquillage qu’il avait trouvé sur le chemin de l’école, une moule d’eau douce, tout au fond de l’étang. Il dit à la maîtresse d’école des poissons :
-Maîtresse, je voudrais mettre ma tristesse de ce matin dans la boîte à colère.
La maîtresse prit le petit coquillage, le regarda longuement et vit que c’était bien une grande tristesse qu’il y avait dedans.
Elle comprit que les colères sont des tristesses qui ne peuvent se dire autrement.
Elle mit le petit coquillage dans la boîte à colère comme le lui avait demandé le petit Koï. Et je crois même qu’elle l’embrassa, mais je n’en suis pas sûr, parce que je ne sais pas comment les poissons embrassent ! Mais, j’ai cru voir quelque chose qui ressemblait à cela.
-Voilà, dit Tancho, maintenant tu connais cette histoire.
-Et, il s’est passé quoi après ? Demandais-je à mon amie Tancho.
-Eh bien, je ne sais pas encore. La maîtresse d’école des poissons m’a dit qu’un jour elle me raconterait ce qui s’est passé ensuite, me répondit Tancho.
-Et, c’est tout, alors ? demandais-je.
-J’ai, tout de même, entendu dire au cours d’une migration, que depuis d’autres maîtresses d’école de petits poissons, avaient pris l’habitude de proposer des boîtes pour déposer à l’intérieur les sentiments pénibles. De façon à ce que les enfants poissons ne restent pas encombrés, abimés ou pollués toute la journée par des pensées négatives, me dit Tancho.
-Tu crois que ça pourrait marcher aussi avec les petits humains ? Lui demandais-je
-Va savoir, me répondit Tancho en s’envolant.
Koï et le poisson tout moche
Libre ré écriture d’un conte d’origine inconnue

Il était une fois, dans la profondeur d’une rivière sombre, un poisson tout gris qui n’avait pas beaucoup d’ami.
Les autres poissons le trouvaient laid car il n’avait pas de belles couleurs comme les autres poissons. On l’avait appelé, pour se moquer de lui : le poisson tout moche.
Un jour, Koï, la carpe, avec ses belles couleurs bleues, rouges et blanches, vint à passer dans la rivière où habitait le poisson tout moche. Elle le vit tout seul et tout triste dans son coin.
Koï lui demanda pour quelle raison il était triste et le poisson tout moche lui raconta toute son histoire. A la fin de son récit, Koï lui dit qu’il fallait qu’il se surpasse et qu’il ose aller jusqu’à la surface de l’eau et que là une magie agirait.
Le poisson tout moche, intrigué, mais trop heureux qu’on lui donna un conseil, remonta à toute allure vers la surface.
Lorsqu’il arriva à la surface de la rivière, le poisson tout moche se transforma littéralement et ses écailles devinrent de magnifiques écailles argentées.
En effet, comme il était arrivé à la surface en pleine nuit, la lumière de la pleine lune faisait miroiter chacune de ses écailles, de sorte qu’il était le plus brillant et le plus beau des poissons.
Il n’était donc pas gris en fait, mais argenté, ce qu’il ne savait pas lui-même, à force de vivre, dans les profondeurs sombres de la rivière.
Pourquoi les silures mangent tous les autres poissons sauf les carpes ?
Très libre ré écriture d’un conte japonais.

Dans un pays lointain, très lointain, il y a longtemps mais vraiment très longtemps existait une grande rivière avec une eau très pure dans laquelle vivait beaucoup de poissons de toutes les races.
Parmi eux, vivait un poisson pas très beau, très grand, très gros, avec une peau grisâtre, une grosse tête d’abruti, une grande bouche moche, bref il avait un air bien horrible, c’était un silure.
Il voulait se marier, mais toute les dames de la rivière hésitaient à le prendre pour époux. Il restait donc célibataire et sans enfant.
- Quand est-ce que je pourrais épouser quelqu’un ? Même une très laide, je l’épouserais bien ! Pensait le silure en poussant de long soupir.
Un jour son copain, la carpe Koï vint le voir pour s’amuser un peu avec lui pour essayer de lui changer les idées. Le silure lui dit en versant une larme :
- J’aimerais bien épouser une belle femme du genre truite, avec son corps élancé, son ventre tout blanc. Rien que d’y penser, je suis ému ! Dit le silure.
- Cher silure, ne te fais pas de souci, ne le prends pas au tragique. Toute chaussure à sa paire. Tout moche que tu es, en cherchant bien, tu trouveras ton bonheur ! Lui dit Koï sur un ton consolant.
- Tu es bien bon KoÏ. Alors je vais te révéler un secret qui me travaille le cœur. Dit le silure.
- Qu’est-ce donc ? Dis-moi tout !
- Cela va être difficile à avouer, même à toi mon ami !
- N’es pas honte et raconte -moi, nous sommes seuls, personne ne nous écoute et je ne le répéterais à personne.
- Eh bien voilà
- Je t’écoute.
- Oui, oui je vais le dire ! laisse-moi le temps de me lancer.
- Parle ! S’énerva un peu Koï tellement, il était impatient.
- Voilà ! J’ai honte. J’aime cette truite qui habite après le deuxième coude que fait la rivière à partir d’ici. J’y pense jour et nuit, avec sa belle ligne de corps et son ventre tout blanc ! J’aimerais être ne serait-ce qu’un seul jour son mari.
- Toi, avec la truite comme c’est amusant ! Ne put s’empêcher de plaisanter Koï. Ben voyons ! La plus belle de toute la rivière ! Même pas moi je n’ose pas lui parler.
- C’est bien ce que je pensais, dit le silure, tu penses comme moi que c’est impossible.
- Non, je ne dis pas cela. Je dis que c’est gonflé et que si cela arriverait toutes les étoiles du ciel en tomberaient ! Mais au fond qu’est-ce qui t’empêche d’au moins lui demander. Si tu ne lui demande pas tu ne sauras jamais si c’est possible ou non.
- Je n’ose pas ! Je t’en supplie tu ne voudrais pas lui dire à ma place.
- Hors de question, les affaires de cœur, cela se traitent en direct ! Il faut que tu sois sincère et que tu lui ouvres ton cœur et tes sentiments ! Un peu de courage, que diable à part un non tu ne risques rien !
- Bon, alors je vais essayer de le lui dire. Dit le silure tout rêveur.
Un beau jour, le silure prend son courage à deux nageoires et va voir la truite. La belle était à la sieste sous sa berge. Le silure passa et repassa devant elle, remplit d’angoisse et enfin il se lança :
- Bonjour, madame la truite, j’ai une requête à vous faire. J’ai à vous parler.
- Oui, répondit la truite en minaudant.
- Je sais bien que je suis très laid, commença le silure, mais j’ai le cœur pur comme l’eau de cette rivière. Je souhaiterais vous épouser. Je vous en supplie, je suis mort d’amour pour vous depuis des années !
Le silure avait parlé plein d’angoisse et de peur, mais avec conviction. La truite resta muette. Elle n’avait jamais imaginé une telle démarche du silure. Elle avait presque envie de pleurer.
- Plutôt, que d’épouser un silure, j’aimerais mieux mourir. Dit-elle en explosant en sanglots.
Voyant la réaction de la truite, le silure eut le sang qui quitta son visage et devint tout pâle, puis fou de douleur, il s’écroula en pleurs et s’enfuit.
Depuis ce jour le silure devint non seulement moche, mais en plus très méchant. Il est devenu un super prédateur et dévore tous les poissons qu’il croise, sauf les carpes, car Koï était resté son ami et souvent il revenait le voir pour le consoler et lui tenir compagnie.
Un vieil homme avait trois carpes
Libre ré écriture d’un conte Arabe

Un vieil homme possédait trois carpes, les plus belles qu’on puisse voir. Il les avait mises dans un petit étang, rempli d’une belle eau bien claire. Les carpes étaient heureuses et l’homme aussi car il se plaisait à les voir heureuses.
Souvent, il s’asseyait au bord de l’étang, et jetait dans l’eau des miettes de pain blanc. Le meilleur pain et le plus cher à l’époque. Les belles carpes s’empressaient de manger les miettes, c’était pour elles un grand plaisir.
Le vieil homme, leur disait : « petites carpes, petites carpes, prenez bien garde à deux choses, si vous désirez continuer à vivre heureuses, comme vous l’êtes maintenant. Gardez-vous bien de tenter de passer à travers la grille qui ferme cet étang et d’aller dans le grand étang qui se trouve de l’autre côté, et surtout ne montez pas à la surface de l’eau quand je ne suis pas auprès de vous ».
Mais les petites carpes, bien curieuses de nature, ne comprirent pas bien ses conseils.
Le vieil homme, pour leur faire mieux comprendre son conseil, se plaçait près de la grille qui séparait les deux étangs, et chaque fois qu’un carpe s’en approchait pour la traverser, il frappait l’eau d’un grand coup de bâton. Alors, la carpe curieuse, était effrayée, n’osant s’approcher davantage de la grille et restait dans le petit étang.
Le vieil homme faisait la même chose quand les carpes tentaient de nager vers la surface. La frayeur obligeait les carpes à bien vite regagner le fond de l’eau.
Les trois belles carpes se rassemblèrent après son départ, branlant la tête, et ne pouvant pas comprendre pourquoi le vieil homme ne voulait pas qu’elles s’approchèrent de la surface de l’eau et pourquoi il ne voulait pas qu’elles aillent dans le grand étang en passant à travers la grille.
- Lui-même se promène bien là-haut, dit une des carpes, pourquoi ne pourrions-nous pas aussi nous élever un peu ?
- Et pourquoi serions-nous toujours emprisonnées ? Dit une autre. Quel mal nous arriverait-il si de temps en temps nous allions nous promener dans le grand étang ?
- Le vieil homme est un homme dur, reprit la première carpe, il ne nous aime pas et nous empêche d’être libre !
- Cela m’est égal, dit la seconde carpe, dès maintenant je vais faire une petite promenade dans le grand étang.
- Et moi, dit la première carpe, je vais un peu monter à la surface et me réchauffer aux rayons du soleil.
La troisième carpe, qui n’avait rien dit, resta sage et se dit en elle-même :
- Le vieil homme a sans doute ses raisons pour nous défendre cela. Il est certain qu’il nous aime et qu’il adore que nous soyons bien là où nous sommes. Si cela n’était pas le cas, viendrait-il si souvent nous donner du bon pain blanc et se réjouirait-il de nous voir manger de si bon appétit ? Non ! Ce n’est pas un homme dur, je lui obéirai même si je ne sais pas pourquoi !
Cette carpe resta au fond de l’eau et les deux autres firent ce qu’elles avaient décidé.
L’une passant à travers la grille, arriva dans le grand étang et l’autre s’égaya au soleil à la surface de l’eau.
Les deux petites carpes désobéissantes se moquèrent de la troisième qui n’avait pas voulu être aussi heureuse qu’elles l’étaient.
Mais qu’arriva-t-il ?
A peine la première petite carpe arriva dans le grand étang, qu’un énorme brochet sauta sur elle et l’engloutit d’un coup et d’une seule bouchée.
L’autre qui se dorait la pilule au soleil, fut aperçue par Tancho la grue, qui se jeta sur elle et la dévora.
Il ne resta plus que la sage et docile troisième carpe, qui n’avait pas suivi leur exemple.
Le vieil homme pleura ses deux autres magnifiques carpes, mais fut content de la troisième carpe. Il en prit le plus grand soin, lui apporta la meilleure nourriture.
Cette carpe vécut toujours heureuse, et parvint à un âge fort avancé.
Honnêtement, je n’ai pas trop aimé cette histoire. J’hésite entre libre-arbitre et soumission…
Comment les carpes sont venues au monde
Très libre ré écriture d’un conte du Brésil

Cela se passa, il y a très longtemps à l’époque où les hommes vivaient près de la nature et en étant unis à elle.
KoÏ était une jeune femme, très courageuse et très vaillante.
C’était la meilleure guerrière de sa tribu.
Son père, chef de la tribu, était très fier d’elle et la félicitait régulièrement. Comme elle était aussi gentille et belle qu’elle était vaillante, elle était très populaire également auprès de tous les membres de sa tribu.
Koï avait trois frères qui étaient beaucoup moins bons guerriers qu’elle et beaucoup moins populaires. Ses frères enviaient beaucoup Koï et la jalousaient d’être la préférée de leur père et de la tribu.
Koï s’en rendait bien compte et redoublait de gentillesse auprès de ses frères, en vantant leurs mérites auprès de leur père et en leur rendant toutes sortes de services, tels que leur confectionner des armes pour la chasse, mais cela ne faisait qu’exacerber leurs ressentiments envers elle.
Plus Koï était gentille, plus ses frères la détestaient.
Une nuit sans lune, alors que tous dormaient profondément dans leurs huttes, Koï qui avait l’ouïe très fine fut réveillée par des murmures.
– Cela ne peut plus durer. Il faut nous débarrasser d’elle, disait la voix d’un de ses frères.
– Tuons-la, proposa la voix du deuxième frère.
– C’est le bon moment. Faisons-le maintenant, ajouta le dernier.
D’un bond plus rapide que celui d’un chat, Koï fut près de ses frères et d’un geste plus habile que celui du tigre tueur d’homme, elle leur trancha la gorge.
Craignant la réaction de son père, elle s’enfuit dans la forêt, renversant sur son passage, dans l’obscurité, les marmites près du feu. Le bruit réveilla son père, qui devint fou de colère en découvrant les cadavres de ses trois fils égorgés par leur sœur. Il réveilla tous les membres de la tribu et tous se mirent en chasse de Koï pour l’attraper, se venger et la tuer.
Le cœur battant la chamade, lui faisant mal dans la poitrine, Koï courait vers le fleuve mais ses pieds guidés par la seule lueur des étoiles se prenaient dans les racines des arbres et ses bras s’accrochaient aux branches basses des mêmes arbres. Derrière elle, elle entendait déjà les cris de son père, haranguant les guerriers les plus rapides de la tribu à courir encore plus vite.
L’aube pointait à l’horizon, quand les guerriers les plus rapides de la tribu rattrapèrent Koï qui atteignait les bords du fleuve.
– Père, écoutez-moi, supplia Koï.
Mais son père, le chef de la tribu, détourna le regard et ne lui répondit pas.
– Mes amis, demandez-lui de m’écouter, supplia Koï en se tournant vers la tribu.
Mais les membres de la tribu détournèrent le regard et ne lui répondirent pas.
Son père, dit alors :
– Jetez-la dans le fleuve.
Les guerriers les plus forts de la tribu prirent Koï pour la soulever et, la faisant tournoyer dans les airs, la jetèrent au milieu des tourbillons du fleuve en crue. Koï disparut, en nageant du mieux qu’elle pouvait, mais des poissons salvateurs la ramenèrent à la surface et la transformèrent en un poisson que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de carpe. Et, c’est ainsi que les carpes vinrent au monde, vivant toujours au fond des fleuves s’enfouissant dans la vase au moindre bruit, à la moindre présence humaine pour que personne ne sache que quelque part Koï est encore vivante.
Vairon & Koï la carpe.
Libre ré écriture d’un conte d’origine inconnu

Un matin, un vairon rencontra une très grosse carpe, mais très, très grosse. Elle mesurait un mètre de long et pesait quarante-cinq kilogrammes. Elle était énorme.
– Comment tu t’appelles, demanda Vairon
– Koï et toi ?
– Moi c’est Vairon, je crois !
– Jouons ensemble car je m’ennuie terriblement, dit Koï.
Koï et Vairon décidèrent de jouer à cache-cache.
Vairon compte jusqu’à dix : un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix !
Koï cherche une cachette où Vairon ne la trouvera pas.
Mais tout le monde sait que les carpes, c’est très gros et surtout Koï !
Et Koï, malgré ses efforts dépassait de sa cachette.
Vairon la trouva tout de suite !
Vairon la trouva trop vite !
Alors Koï et Vairon décidèrent de jouer au brochet.
Koï fit le brochet, le vilain brochet qui mangeait tout le monde dans la rivière.
Mais tout le monde sait que les carpes ont une très grande bouche.
Et quand la carpe ouvrit sa très grande bouche,
Vairon cru qu’elle allait l’avaler tout rond. Quelle trouille !
Alors Koï et Vairon décidèrent de jouer à saute vagues.
Mais tout le monde sait que les carpes sont très lourdes.
Et quand Koï plongea, cela fit de très grosses vagues.
Vairon virevolta très haut dans les airs, trop haut et se fit mal en retombant.
Alors Koï dit à Vairon :
« Tu es trop petit pour jouer avec moi ».
Et ils se dirent au revoir de la nageoire.
Au loin, Koï aperçu quelque chose qui lui ressemblait.
On dirait une carpe très grosse et toute ronde.
Elle se dit : – Ah, voilà quelqu’un qui sera un vrai copain.
Mais tout le monde sait que les carpes ne voient pas très bien.
Et quand la carpe s’approcha, s’approcha…
Au lieu d’un copain, elle trouva un pneu.
Elle s’approcha, regarda dedans, et elle resta bloquée.
Mais Vairon, de loin, avait tout vu.
Vite, il alla chercher sa famille, des centaines de vairons car les vairons ont toujours eu de grandes familles.
Tous ensemble, les petits vairons se glissèrent dans le pneu.
Et en poussant tous ensemble très forts, ils réussirent à débloquer Koï.
Depuis ce jour, Koï et les vairons sont de vrais amis.
Quand ils jouent au brochet
Koï va devant et les vairons derrière.
Et tout le monde sait que plus on a d’amis, plus on s’amuse !
La Légende de l’Etoile Polaire
Libre ré écriture d’un conte Mongol

Bien avant la venue des humains les carpes régnaient en maître sur le monde.
Koï, l’empereur des carpes avait une fille.
La petite carpe n’avait jamais été autorisée à sortir, elle vivait uniquement dans le grand lac impérial.
Quand elle eut atteint sa vingt-cinquième année, elle demanda la permission d’aller se promener dans la rivière qui donnait dans le lac.
Koï son père la lui accorda.
Un jour qu’elle se promenait, seule, dans la rivière, Tancho, la grue mythique, le roi des animaux à plumes, l’enleva pour en faire son épouse.
Koï, son père, convoqua aussitôt tous les sages de son empire et leur demanda s’il existait quelques carpes sorcières qui furent capable de lui dire où se trouvait sa fille.
Les carpes sorcières se réunirent, se concentrèrent et lui répondirent qu’elles connaissaient une vieille carpe, père de huit fils, qui pourrait trouver sa fille et la lui ramener.
Koï ordonna donc qu’on le fît venir séance tenante.
Celui-ci arriva avec ses huit fils et, après avoir entendu la requête de Koï, il dit à ses fils :
– Notre Empereur a perdu sa fille. Pouvez-vous la retrouver ?
Tous les huit répondirent à l’unisson que oui, et quand le père dit à Koï que ses fils pouvaient retrouver la princesse, Koï déclara :
-Si vos fils me ramènent ma fille, l’aîné d’entre eux pourra l’épouser. Quant aux sept autres, ils deviendront des fonctionnaires importants de mon empire.
Koï demanda alors aux fils de la vieille carpe quelles sortes de talents ils possédaient.
L’ainé répondit :
– Je sais tirer à l’arc avec précision, j’atteins toutes les cibles.
Le second déclara :
– C’est moi qui nage le plus vite.
Le troisième affirma :
– C’est moi qui vois les choses du plus loin.
Le quatrième répondit :
– C’est moi qui renifle le mieux et sais reconnaître les choses.
Le cinquième informa :
– Moi, je suis capable d’avaler de l’air.
Le sixième prétendit :
– Moi, je suis capable d’engloutir des océans.
Le septième déclara :
– Moi, je peux faire tenir en place le soleil et la lune.
– Et moi, je peux attraper les choses à distance, dit le plus jeune frère.
Koï leur donna l’ordre de retrouver la princesse et de se mettre au travail de suite.
En premier lieu, le quatrième fils de la vieille carpe renifla le fond de la rivière et déclara que c’était Tancho qui l’avait enlevée.
Puis, le troisième fils vit Tancho en train de l’enlever.
Le fils aîné tira sur Tancho et l’atteignit.
Le cinquième fils avala l’air qui les contenait, lui et la princesse, avant qu’ils ne tombent au fond de l’eau que le sixième fils engloutit, pour ne pas les perdre.
Sur ces entrefaites, tandis que le deuxième fils courait vers eux parce que le soleil s’apprêtait à se coucher, le septième frère maintint le soleil en place et le plus jeune des huit frères attrapa la princesse, sur le dos de Tancho.
C’est ainsi que tous les frères ramenèrent, ensemble, la princesse à son père.
Celui-ci en fut très heureux et autorisa, comme promis, l’aîné des frères à épouser sa fille.
Mais l’aîné répliqua qu’il devait d’abord demander la permission de son père. Il se rendit donc auprès de lui et lui déclara qu’il ne voulait pas devenir prince. Les autres firent de même !
La vieille carpe embêtée, dit :
-Je vais tirer une flèche d’or le plus haut possible. Le dernier qui la touche du doigt devra épouser la princesse car on ne peut refuser d’épouser la fille de l’Empereur.
La vieille carpe tira, et ce fut le plus jeune des huit frères qui l’attrapa en premier et les sept autres s’arrêtèrent là où ils étaient pour qu’il n’y ai pas de perdant.
Ainsi donc, au lieu d’épouser la princesse, le plus jeune devint l’étoile polaire et ses frères, au lieu de devenir fonctionnaires, devinrent les sept étoiles de la grande ourse, car ils décidèrent de ne jamais redescendre.
Pourquoi les carpes vivent dans l’eau ?
Libre ré écriture d’un conte du Burkina

Il y a longtemps, les humains et les carpes s’étaient liés d’amitié et vivaient ensemble, et en bonne intelligence, sur la terre ferme, personne ne vivait dans l’eau.
Cela dura des millénaires, mais avec les humains, il y a toujours quelque chose qui vient tout gâcher.
Une année, la pluie se révéla capricieuse et priva la terre d’eau. Aucune semence ne germa et ne produisit de graines. Et la famine gagna la planète. Les êtres vivants ne savaient plus comment surmonter la faim qui était devenue quotidienne, tout le monde en souffrait.
L’humain qui se dit intelligent et toujours prompt à organiser sa survie, ne trouva pas mieux que de capturer une carpe qu’il posa sur des braises et la mangea, aussitôt imité par les autres ce fut un carnage chez les carpes.
Lorsque la communauté des carpes apprit que leurs sœurs avaient été mangées par leurs meilleurs amis, elles se rassemblèrent, non pas pour se venger, mais pour pleurer. Elles pleurèrent jour après jour. Inconsolables, elles rejetèrent, toute aide venant d’une autre espèce vivante sur la terre. Peut-être ont-elles eu raison, car derrière l’amitié, se cache parfois la haine. Elles pleurèrent tellement que leurs larmes formèrent une grosse vague d’eau qui les emporta dans un ravin. Elles s’adaptèrent à cette vie dans l’eau et ne revinrent plus jamais sur la terre ferme.
C’est ainsi que les carpes devinrent des êtres aquatiques et les humains, eux, toujours friands, se rendent au bord de l’eau pour les pêcher.

La vieille et la carpe
Libre ré écriture d’un conte suédois
Une vieille femme vivait seule dans une petite cabane en bois comme il en existe tant dans les pays nordiques.
Elle avait beaucoup de soucis pour survivre tous les jours, mais elle en avait trois principaux :
Le premier : elle possédait une ancienne et mauvaise hache qui ne coupait plus rien du tout. Elle mettait des heures et des heures pour couper et fendre quelques bûches.
Le deuxième : Il fallait qu’elle tisse elle-même ses vêtements car elle n’avait pas assez de sous pour en acheter ; mais étant pauvre elle n’avait pas assez d’argent pour acheter suffisamment de longueur de fil.
Le troisième : c’était le travail qui l’épuisait le plus, elle était obligée de remonter une pente très raide pour rapporter de l’eau de la rivière à sa maison pour ses besoins quotidiens.
Un jour, en allant chercher de l’eau à la rivière avec ses deux seaux, elle attrapa par accident une grosse carpe. En remontant le seau, elle vit la carpe se débattre à l’intérieur.
– Merci les esprits de la rivière ! S’écria la vieille, il y a bien longtemps que je n’ai pas eu de poisson pour mon souper !
– C’est certain, dit la carpe, mais tu ferais mieux de me relâcher !
-Par tous les esprits ! un poisson qui sait parler ! S’exclama la vieille. Et pourquoi je ne te mangerais pas ?
-Ce serait une grosse bêtise, reprit la carpe. Si tu me relâches, tu pourras faire trois vœux que j’exaucerais tous !
La vieille se mit à réfléchir. Manger la carpe ou faire trois vœux. Elle choisit les vœux, mais il lui manquait tellement de choses, qu’elle dû s’asseoir pour choisir.
Elle hésitait et n’osait pas encore relâcher le poisson. Puis, elle se décida. Elle pensa à son bois qu’elle avait tant de mal à fendre.
-Alors, en premier je souhaite que tout ce que je frappe se brise instantanément.
-En deuxième ? Fit la carpe
-En deuxième, je veux que tout sur ce quoi je tire, devienne long, dit-elle en pensant à son fil pour le tissage.
-Et, en dernier ?
La vieille se souvint de ses seaux pleins d’eau si pénibles à remonter chez elle.
-En troisième, je veux que mes seaux aillent eux-mêmes à la rivière et qu’ils portent l’eau à ma maison.
-C’est promis tu auras tout cela, dit la carpe. Et maintenant relâche-moi !
La vieille rejeta la carpe à l’eau, et aussitôt après, elle vit que ses deux seaux se mirent à monter la pente raide et si lentement que pas une goutte d’eau ne déborda. La vieille fut enchantée et éclata de rire.
-Jamais, je n’ai vu une telle chose !
La vieille riait, chantait et elle frappait des mains de surprise et de joie. Puis, elle se tapa sur les cuisses et aussitôt sa jambe se brisa. Sa joie avait été de courte durée et elle se mit à crier de douleur et à pleurer.
Mais, elle n’était pas au bout de ses peines.
Elle pleurait tellement qu’elle dû se moucher. Elle se moucha dans son tablier, mais en faisant cela, elle tira un peu sur son nez qui s’allongea, s’allongea à n’en plus finir.
On ne sut pas ce qui se passa ensuite, car l’histoire ne le raconte pas, mais si vous croisez une vieille qui boite avec un nez très long, ce sera sûrement elle, alors ne lui parlez pas de poisson car c’est une histoire qu’elle a mal digérée.
Pourquoi la carpe à un corps presque tout rond ?

Libre ré écriture d’un conte d’origine inconnue
Une carpe vivait dans un trou rempli d’eau, près d’un ruisseau. C’était une carpe, discrète, ordinaire. Elle avait envie de devenir extraordinaire.
À force d’y penser, elle eut une idée. Elle se mit à boire l’eau de son trou, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte !
Et elle commença à grossir. Ensuite, elle sauta dans le ruisseau et elle se mit à boire l’eau, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte !
Et elle grossissait de plus en plus. En suivant le lit du ruisseau, elle arriva à la rivière, et elle se mit à boire l’eau de la rivière, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte !
Et comme la rivière se jetait dans le fleuve, elle alla près du fleuve, et elle se mit à boire l’eau du fleuve, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte !
Et la carpe gonflait, gonflait !
Comme le fleuve se jetait dans la mer, la carpe alla jusqu’au bord de la mer, et elle se mit à boire l’eau de la mer, à boire, à boire…, et elle la but jusqu’à la dernière goutte qui était la dernière goutte d’eau de toute la terre.
Son ventre, ses pattes, sa tête étaient gorgés d’eau, et même ses yeux, qui devinrent tout globuleux. La petite carpe était maintenant extraordinaire, gigantesque ; sa tête touchait le ciel !
Les plantes avaient soif, les animaux avaient soif, et les hommes aussi avaient terriblement soif. Alors tous se réunirent pour chercher un moyen de récupérer l’eau de la terre.
« Il faut qu’elle ouvre sa large bouche afin que l’eau rejaillisse sur la terre.
– Si on la fait rire, dit quelqu’un, elle ouvrira la bouche, et l’eau débordera.
– Bonne idée » dirent les autres.
Ils préparèrent alors une grande fête, et les animaux les plus drôles vinrent du monde entier. Les hommes firent les clowns, racontèrent des histoires drôles. En les regardant, les animaux oublièrent qu’ils avaient soif, les enfants aussi.
Mais la carpe ne riait pas, ne souriait même pas. Elle restait impassible, immobile.
Les singes firent des acrobaties, des grimaces, dansèrent, firent les pitres.
Mais la carpe ne bougeait pas, ne riait pas, ne faisait même pas l’esquisse d’un sourire.
Tous étaient épuisés, assoiffés, quand arriva une petite créature insignifiante, un petit ver de terre, qui s’approcha de la carpe. Il se mit à se tortiller, à onduler.
La carpe le regarda étonnée.
Le petit ver se démena autant qu’il put. Il fit une minuscule grimace, et… la carpe éclata de rire, un rire énorme qui fit trembler tout son corps ! Elle ne pouvait plus s’arrêter de rire, et les eaux débordèrent de sa bouche grande ouverte. L’eau se répandit sur toute la terre, et la carpe rapetissa, rapetissa.
La vie put recommencer, et la carpe reprit sa taille de carpe ordinaire.
Elle garda juste son corps tout rond.
Le concours de carpes

Le concours de carpes
Libre ré-écriture d’un conte d’origine inconnue
Une bande de carpes décida d’organiser une course.
L’enjeu était d’être la première à arriver tout en haut d’une cascade très haute.
Dès que la nouvelle de la course se répandit dans la rivière, des tas de poissons curieux se rassemblèrent pour voir et soutenir les concurrentes.
Pleines de courage et de motivation, les candidates se placèrent sur la ligne de départ et commencèrent à tenter de franchir la cascade.
Mais très vite, les poissons formant le public se mirent à faire des commentaires décourageants et négatifs :
« Elles n’y arriveront jamais ! »
« Elles sont bien trop lourdes ! »
Au bout de quelques minutes, certaines carpes en course se sentirent démotivées et abandonnèrent. Celles qui persévérèrent finirent par succomber à la fatigue.
Alors qu’il ne restait que quelques carpes en lice, les commentaires des poissons spectateurs reprirent de plus belle :
« Pour qui se prennent-elles, si c’était possible, nous l’aurions déjà fait ! » dirent certains.
« On n’a jamais vu pareille sottise, les carpes ne sont pas faites pour passer les cascades ! Ce ne sont pas des saumons » dirent d’autres.
Au fil du temps, les dernières concurrentes finirent par être gagner par le découragement.
Toutes. Sauf une.
Cette dernière carpe franchissait la cascade lentement, mais sans relâche, tandis qu’autour d’elle les commentaires se faisaient de plus en plus négatifs :
« Descends, tu n’y arriveras jamais ! ».
« Tu es ridicule ! ».
Pourtant, la petite carpe continua à avancer, lentement mais sûrement, sans faiblir.
Après un dernier effort, elle finit par gagner le sommet de la cascade.
Une fois redescendue, toutes les autres carpes se précipitèrent autour d’elle pour savoir comment elle avait fait pour réaliser ce qu’aucune carpe au monde n’avait encore jamais fait. L’une d’entre elles s’approcha pour lui demander sa recette.
C’est alors qu’elles découvrirent que la petite championne était sourde…
Le pécheur de carpes

Très libre ré écriture d’un conte chinois.
La mère naturelle de notre jeune pécheur était décédée jeune, et son père s’était remarié avec une femme qui devint sa belle-mère.
La belle-mère était une marâtre dure et difficile et n’aimait pas le jeune homme, c’est pourquoi elle avait l’habitude de le rudoyer sans cesse même devant son père.
A force de le faire, le père commençait lui aussi à ne plus aimer son fils et à le trouver incapable de tout.
Envers et contre tous, le fils restait gentil et prévenant vis-à-vis de ses parents.
Un hiver, le temps était très mauvais, il neigea sans interruption pendant des jours.
L’étang dans lequel le jeune homme avait l’habitude de pécher, car c’était ainsi qu’il nourrissait la famille, saison après saison, s’était gelé. Une épaisse couche de glace le recouvrait.
Tous les habitants du village et des alentours restaient confinés bien au chaud chez eux, à cause du froid, et même les animaux ne sortaient plus des étables. Le risque pour tous était de périr gelés. Un vent glacial venant du nord balayait tout et était d’une rare violence.
Un jour, la belle-mère décida qu’elle voulait manger de la carpe fraîche au souper, car elle en avait assez des pommes de terre et des navets de la cave, et intima l’ordre au jeune homme de se débrouiller mais elle voulait manger de la carpe fraîche.
Il pensa :
– Comment puis-je pêcher des carpes alors que le blizzard souffle si fort et que l’étang est gelé ?
Mais, il était un fils prévenant et attentionné.
Alors, il sortit dans l’enfer blanc et chercha une solution.
Le jeune homme chercha longtemps, mais comment pouvait-il faire ?
Enfin, il se rendit près de l’étang.
Le sol était dur et froid et le vent hurlait.
Il faisait si froid que tout son corps tremblait et se rigidifiait en même temps. Ses pieds lui faisaient mal ainsi que ses mains.
Il resta assis sur la surface de l’étang gelé et pensa :
– Je ne peux rentrer à la maison les mains vides alors que ma belle-mère veut du poisson. Que pouvait-il faire ?
Il réfléchit dans tous les coins et recoins de son cerveau, mais il ne parvint pas à trouver la moindre solution.
Alors, de désespoir et de douleurs, il se mit à pleurer toutes les larmes de son corps qui se mirent à couler sur ses joues et tombaient sur la glace.
Plus il pleurait, plus les larmes coulaient, si bien qu’à la fin, un trou se forma sur la surface glacée de l’étang.
Soudain, deux carpes jaillirent du trou et tombèrent sur la glace à ses pieds.
Elles avaient sauté à travers le trou croyant trouver un passage libre qui les libèreraient de leur prison de glace où elles étaient coincées depuis trop longtemps.
Débordant de joie, notre pécheur les ramassa hâtivement et couru les rapporter à sa belle-mère qui ne comprit jamais comment il avait fait.
Le Maître et l’élève inattendue

Il y a fort longtemps, un maître des arts martiaux conduisit son épouse, sur une île au milieu d’un fleuve, pour lui dévoiler les mystères des arts martiaux internes, la forme lente des arts martiaux.
Mais son épouse s’ennuyant devant cette forme extrêmement lente, finit par s’endormir.
Une carpe Koï, nageant par-là, s’arrêta pour écouter avec grande concentration l’enseignement. Elle se passionna pour cet art étrange et avait envie d’en savoir beaucoup plus.
Le maître réalisa qu’il avait été entendu avec attention et concentration.
Il aspergea d’eau la carpe Koï qui se métamorphosa en poisson divin et devint un grand maître.
L’étang, les deux pêcheurs et les trois carpes

Libre interprétation de l’histoire des trois poissons du Pañchatantra de Vichnou-Sama il y a environ 2300 ans.
On raconte qu’un étang renfermait trois carpes : l’une était sage, la seconde intelligente, la troisième était réputée bête comme un roseau, si tentait qu’il le soit. Cet étang se trouvait dans un lieu reculé, et rares étaient les gens qui y venaient. Aussi, les carpes y vivaient tranquillement, sereinement, en étant peu dérangées. Leur seul ennemi était la grue qui souvent venait se nourrir. Il était facile de lui échapper en s’enfouissant dans la vase, le tout était de la repérer à temps, mais la carpe sage était toujours aux aguets, ne tenant pas du tout à finir au fond d’un estomac, et donc donnait l’alarme à ses deux consœurs. Dès qu’elle faisait signe toutes les carpes s’éloignaient de la surface, fonçaient au fond de l’étang et s’enfouissaient dans la vase. La carpe sage, seule, laissait dépassait un de ses yeux pour guetter le départ de l’intrus. Il y eut bien une fois, où ce fut limite dangereux. Ce jour-là, la carpe sage faisait une sieste, se laissant flotter à la surface de l’eau, nonchalante, profitant des rayons du soleil, seul l’ombre de la grue passant au-dessus de la carpe l’alerta. Ce fut le branle-bas de combat général, mais tout le monde fut rapide et sauf. L’étang était relié à un ruisseau proche par un canal d’évacuation pour ôter le trop-plein d’eau, lors des grosses pluies et éviter ainsi une éventuelle inondation des environs. Un jour, deux pêcheurs suivaient le cours du ruisseau à la recherche d’un nouveau coin de pêche et découvrirent l’étang. Ils convinrent d’y revenir ensemble, munis de leurs filets, afin de pêcher les poissons. L’étang étant peu connu, il devait y avoir plein de poissons là-dedans. Les trois carpes entendirent leurs propos. La plus sage se méfia et prit peur. Les deux autres se moquèrent d’elle et lui dirent de rester, mais rien n’y fit sa décision était prise. Alors, sans perdre de temps, elle s’engagea dans le petit canal et remonta jusqu’au ruisseau, pour s’enfuir loin de l’étang et décida qu’elle y reviendrait un peu plus tard. Cependant, la carpe intelligente était restée sur place en se disant qu’elle était plus maligne que les pêcheurs car tout le monde le sait, les pêcheurs sont peu malins. Quelques jours plus tard, Les deux pêcheurs revinrent avec leur filet, à leur vue la carpe intelligente comprit leur dessein et sut que la carpe sage avait eu raison. Elle voulut s’éloigner et gagna le débouché du petit canal pour se sauver vers le ruisseau, comme l’avait fait la carpe sage. Mais les pêcheurs avaient déjà bouché cette issue. Dépitée, elle se dit : – finalement, ils sont plus malins que je ne le pensais, j’ai trop tardé et voici la sanction de ma décision. Par quelle ruse vais-je me sortir de ce mauvais pas ? Mais si l’on recourt à la ruse avec précipitation, la ruse échoue. Se dit-elle. Ces pêcheurs ne sont pas bêtes du tout. Il faut que je me donne le temps de la réflexion, que je ne désespère pas de trouver une bonne idée, ne prend pas ton sort au tragique, et reste lucide, et prête à l’effort, puisque je n’ai pas eu l’intelligence d’écouter la carpe sage. Alors la carpe intelligente fit la morte. Se tenant près de la surface de l’eau, elle se laissa flotter, le ventre en l’air, dans la position du poisson mort. Les pêcheurs la prirent à l’épuisette et la jetèrent sur le sol, entre l’étang et le canal d’évacuation. Et d’un seul coup, elle fit un grand bond, atteignit le ruisseau, et se sauva. Au grand dam des pêcheurs comprenant qu’ils s’étaient faits bernés. Quant à la troisième carpe, elle tenta de se sauver par des allées et venues dans tous les sens, mais à force de nager dans tous les sens, fonçant comme une folle paniquée, elle finit par se prendre dans les filets des pêcheurs. Elle lutta de toutes ses forces, de toute son énergie et avec courage contre le filet, mais rien n’y fit, prise et prisonnière elle était, et péri ainsi. |
La piscicultrice et la carpe Koï

(Adaptation libre d’un vieux conte connu dans le monde entier dont l’origine serait peut-être un conte des frères Grimm vers 1812 intitulé « le pêcheur et sa femme » qu’eux-mêmes ont extraits des contes circulant à l’époque)
Une piscicultrice et son petit fonctionnaire de mari, vivent chichement au bord de leurs bassins d’élevage de carpes. Un jour, la piscicultrice, alors qu’elle prélevait des poissons, pour aller les vendre au marché de la ville toute proche, ramène dans son épuisette, une petite carpe Koï, qui n’avait rien à faire là, car c’était un élevage de carpes communes.
La petite carpe Koï s’adresse à elle d’une voix humaine et la prie de la rejeter dans un lac tout proche, lui promettant en échange d’exaucer tous ses souhaits.
« Que fais-tu dans mon élevage ? » Lui demanda la piscicultrice.
« C’est une grue qui m’a attrapé dans le lac avec son grand bec. Je me suis débattu, elle m’a lâché et je suis tombée là, maintenant il me faut retourner à mon lac. Ma famille doit être très inquiète. »
La piscicultrice acquiesce, la transporte jusqu’au lac et la libère sans rien exiger, malgré la promesse de la petite carpe Koï.
Rentrée chez elle, elle raconte l’histoire à son petit fonctionnaire de mari, qui la traite d’imbécile et lui dit d’aller demander à la petite carpe Koï un nouveau téléviseur, en remplacement du leur, qui est en panne.
La piscicultrice s’exécute et, retourne au bord du lac, appelle respectueusement la petite carpe Koï, qui apparaît et lui demande ce qu’elle veut. Mis au courant de la demande de son mari, la petite carpe Koï assure à la piscicultrice qu’ils auront un téléviseur neuf : c’est ce qui se produisit !
Mais à nouveau le petit mari critique violemment sa femme et la renvoie vers la petite carpe Koï, pour réclamer cette fois une maison neuve. La piscicultrice s’exécute. La petite Koï, surgi du lac à l’apparence déjà moins tranquille et exauce le vœu.
Rentrant chez elle, la piscicultrice découvre une belle maison neuve à la place de l’ancienne toute abimée et vétuste.
Mais le petit mari, toujours insatisfait, réclame désormais d’être nommé ministre.
La piscicultrice repart voir la Koï, pour faire sa demande. La petite Koï, surgi du lac à l’apparence vraiment obscure et menaçante et exauce le vœu.
La petite carpe Koï leur accorde un grand ministère avec un hôtel particulier de fonction où règne le petit mari, entouré de beaucoup d’employés, et traitant sa femme comme une moins que rien.
Le petit mari, réclame de plus ne plus de choses, et à chaque fois son épouse, la piscicultrice, de plus en plus embarrassée, repart à la rencontre de la petite Koï et à chaque fois, le lac se fait de plus en plus agité, puis sombre et menaçant.
Le petit mari obtient ensuite d’être président de la république dans un palais, mais cela ne lui suffit toujours pas.
Il veut désormais être maitre de l’univers, et que la petite Koï, elle-même soit à ses ordres.
Devant un lac déchaîné, tel un océan en furie, la piscicultrice, malheureuse, énonce ces demandes énormes, mais cette fois, la petite Koï, sans dire un mot, d’un battement de queue disparaît dans les ondes.
Voyant qu’elle n’obtient pas de réponse, la piscicultrice finit par rentrer chez elle : à la place du palais présidentiel, des employés et du président, elle retrouve leur vieille maison, son petit fonctionnaire de mari assit sur le seuil, et devant lui, le vieux poste de télévision cassé.
Philippe RECLUS
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